L'horizon est devant soi! Tourner la tête vers le passé comporte toujours quelques risques dont celui de la nostalgie…
Mais pourquoi faudrait-il abandonner les belles images, celles dont on se souvient et qui ont marqué notre existence? Le
vrai bonheur ne consiste t-il pas à partager les couleurs de nos spectacles vécus non seulement avec ceux qui nous sont proches, mais aussi avec les visiteurs d'un jour? Comme ces promeneurs
solitaires qui arpentent les salles d'exposition aux cimaises desquelles s'offrent des tableaux destinés à faire rêver? Le rêve s'inspire toujours du passé ainsi que l'imagination de l'artiste!
C'est la source inépuisable de toute création future. Alors, pourquoi faire l'impasse sur le passé s'il fut plaisant?
Proche parent d'un célèbre raconteur d'aventures dessinées, cousin d'un héros fameux qui m'a entraîné depuis l'enfance dans ses tribulations, il m'est arrivé, oui, de me prendre pour Tintin. Mais je dois bien avouer qu'il était bien plus entreprenant que je ne le fus jamais et les photos qui suivent sont de bien modestes témoignages en comparaison de ses aventures aériennes, sous-terraines ou marines…
Dans les airs…
L'Aéroclub des Forces Belges en Allemagne - Cologne 1965-1967
Une expérience inoubliable, trop tôt interrompue faute de moyens (et de myopie!), qui me fit
rêver d'Australie ou de Canada… 200 heures de vols en Piper Cup, Tipsy Nipper et autres Cessna 150.
Le Piper OO-HSC ou OO-HBB |
Le Tipsy Nipper, poux du ciel avec lequel je me fis quelques frayeurs lors d'un looping raté… |
Sous terre
de 1968 à 1974
Souvenirs fantastiques d'abord dans les étroitures de grottes belges comme le Wéron ou le Bernard. Expéditions en ex-Yougoslavie, en France et en Suisse, découvrir le gigantisme de certaines cavités, descendre en rappel dans des puits vertigineux de noirceur. Un autre monde, celui des entrailles de la terre où parfois on l'entend respirer. Revenir à l'air libre, couvert de glaise, comme si on naissait une seconde fois! Et ces amis, ah, ces copains spéléologues à l'esprit d'équipe formidable!
Au début, c'étaient les interminables remontées à l'échelle; par après, grâce à l'évolution technologique, nous remontionsen "auto-élévation" le long d'une corde. |
En "oppositon" dans une faille, quelque part dansles Alpes Juliennes dans le nord de l'ex-Yougoslavie. L'occasion de rencontrer des gens de là-bas, chaleureux, généreux. |
Portage dans le massif de la Siebenhengste, du côté d'Interlaken en Suisse. Un réseau de plus de 150 km de galeries aujourd'hui encore en exploration. |
Dans le Doubs en France, remontée et sortie d'un puits en "auto-élévation", un peu comme une araignée au bout de son fil, avec le poids en plus! |
Sur l'eau
de 1975 à aujourd'hui…
C'est grâce à un copain spéléologue que j'ai découvert la navigation! Lui comme moi avions envie de changer d'air. J'avais fait une méchante chute qui avait redroidi mes ardeurs sous-terraines. À deux nous avons décidé de construire un dériveur et non des moindres: un Fireball. Avec son rond rouge dans la voile, il avait tout d'une bête de course… Un petit tour au Glénans, histoire d'y apprendre le ba-ba de la voile et, vogue la galère! Après quelques expériences en championnat de Belgique pas vraiment couronnées de succès, moi j'ai pris le large sur des voiliers habitables et plus particulièrement sur un Starlight construit à Jersey et acquis par deux amis. Il leur fallait des équipiers pour ramener "1747" à Nieuport. Totalement enthousiasmé par l'expérience, je ne les ai pas quittés, participant à un nombre incalculable de régates en mer du Nord et dans la Manche.
Et c'est à bord de "1747" qu'est née ma vocation de peintre de marine et ma passion pour la régate. Merci Thierry, merci Philippe!
Un départ de régate mouvementé avec, à l'avant-plan "Jonathan" à l'ami Gilbert. |
C'était au temps des spi + "big boys". Ici, "Colombe" à Pierre d'Andrimont (1975) |
Et le Tour de France à la Voile sur "Ottignies - Louvain-la-Neuve" (1979) sur un First 30.
La mer et ses balises, en l'occurence des bateaux-phares aujourd'hui disparus. I
ls étaient beaux!
Le "East Goodwin" entre Douvres et Ramsgate |
Le "Noordhinder" en mer du Nord. |
Puis, il y eut "Mamidij", le Melody de nos regrettés amis Jean et Jacqueline, avec lequel ma femme et moi avons également régaté et surtout réalisé un magnifique convoyage depuis Perros-Guirec à Nieuport en passant par St-Malo, la Rance, Jersey et un gros coup de vent, Cherbourg et enfin la Belgique. Des souvenirs qui valent la peine que l'on se tourne vers le passé et cette inoubliable amitié.
Quelques années plus tard – après un interlude campagnard trop loin d'un plan d'eau ! – deux autres amis, Charles et Véronique, insistèrent pour que je vienne naviguer sur le lac de l'Eau d'Heure et y essayer leur quillard de sport: un Flying Fifteen.
Ce fut le coup de foudre! Dessiné en 1946 par le célèbre Uffa Fox, ce voilier de 6,20 m, rapide, sportif, sûr et fin à la barre, emporta mon adhésion immédiate. J'acquis leur BEL 1560 avec lequel je fis mes premières armes et ensuite le BEL 2490 "Forgiving Mistress" compagnon de régates acharnées. Jusqu'en 2008, année de notre départ vers la Basse Normandie. Là, malheureusement, le jeu des fortes marées rend impossible la navigation avec ce type de voilier. Je m'en séparai avec beaucoup de tristesse…
Mais les Normands d'ici sont de très bons marins. Les îles Chausey sont proches et les
Anglo-Normandes accessibles en peu de temps et des membres du CNR ou du CNA m'ont accueilli plus d'une fois à leur bord, comme l'ami Jean-Louis avec "Isis", son Southerly 95, un dériveur
lesté avec lequel on s'est même offert une jolie victoire en régate dominicale… le temps d'une marée!!!
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À suivre… pour d'autres aventures…