« Je n’ai jamais aimé l’enfermement ! Ni dans un internat, ni dans un dogme, encore
moins dans l’Académisme. Fils d’officier de cavalerie dès août 1946, aussitôt confronté à l’ordre, à la règle et au devoir, j’ai saisi très vite les vertus apaisantes du rêve
éveillé. »
Né à Bruxelles en 1946, Georges Remi jr a suivi une formation de graphiste à l’Ecole Saint-Luc de Liège et à l’Académie des Beaux-Arts de Cologne en Allemagne avant d’apprendre le métier « sur le tas » dans diverses agences de publicité. En grande partie autodidacte, c’est en 1976 que, passionné par le yachting, il commet ses premières marines. Durant dix années de navigation intensive en Manche et en Mer du Nord, il se forge une inspiration parfois surréaliste mais toujours très soigneusement détaillée; il travaille surtout les encres de graphiste, la gouache ou encore les acryliques.
Georges Remi jr expose ses œuvres depuis 1979 en Belgique et en France ; il réalise également un grand nombre de reproductions, de calendriers et de carteries. En 1992 il est à l’origine de la fondation de l’Association des Peintres de Marine Belges et est l’auteur de plusieurs concepts de décors apparaissant sur des supports tels que textiles, carrelages, faiences, papiers peints, etc.
Depuis 1993 Georges Remi a poursuivi ses activités dans le cadre de son studio de graphisme publicitaire en Belgique avant de s’installer définitivement en Basse-Normandie en 2008.
Et pourquoi donc la Basse-Normandie ?
J’adore la Basse-Normandie ! Elle est comme un morceau d’Irlande, avec beaucoup de douceur en plus. Parfois du soleil, parfois de la pluie. La mer s’en va et s’en revient au gré des marées, puissantes. Dans les prés, les vaches y ont des lunettes noires, « heulà ». Ses paysages m’ont depuis longtemps enchanté. De la pointe du Cotentin à Granville, en passant par les Anglo-normandes, les îles Chausey, le mont Saint-Michel, tout y est un ravissement pour les yeux !
Si nous avions, ma muse et moi, choisi de changer de prairie, c'est parce que l’herbe était à coup sûr plus verte de ce côté-là... Nous y avions des amis, rencontrés bien avant dans leur chaleureuse auberge du « Pré Catin », en Haute Maurienne, à Bonneval-sur-Arc, magnifique petit village du bout du monde. C’est grâce à Frédéric, notre fils, que nous les avions rencontrés. Et puis, un jour, ces amis ont décidé de traverser la France pour s’installer en Basse-Normandie, dans la Manche. Nous les avons suivis… Et nous leur avons rendu visite si souvent que nous sommes tombés follement amoureux des lieux. Je ne vous dirai pas où ! Tellement amoureux que nous avons cassé notre tirelire en mille morceaux afin d’y acheter la petite « Serpolette », dont le nom évoque « Les cloches de Corneville », cette opérette dans laquelle, jadis, la maman de mon Armande aimait à se produire comme cantatrice. Et, très franchement, c’était plus harmonieux que « L’air des Bijoux » interprété par la Castafiore et ses impresarii si controversés…
Car oui, je suis accessoirement le neveu de Hergé! Ne m'en veuillez pas de porter le même prénom, je n'y suis pour rien... Que l'oeuvre de l'oncle ait influencé la carrière du filleul est somme toute naturel! Dans la vie de Tintin, la mer et les bateaux occupent une place non négligeable, cette vérité ayant été mise brillamment "en avant toute" dans maintes expositions, publications ou autres émissions télé. Mais bien qu'extrêmement documenté sur le sujet, Hergé n'était pas un marin et je me souviens qu'il avait critiqué "force 6" les premières oeuvres que lui présentait son régatier de neveu. S'en était suivi un "avis de tempête force 10" à faire frémir le capitaine Haddock. Notre entente sombra corps et bien sans doute aidé en cela par quelque Pygmalion de son entourage. Peut-être eût-il mieux valu aux yeux du Maître que je fusse un vrai marin et non un artiste de marine... Croyez m'en ou non!
Lassé d'avoir à subir sans cesse les tristes conséquences d'une mauvaise querelle, je m'en fus donc vivre dans un pays dont l'histoire maritime est fameuse, préférant – et de loin
– les flots et jusants puissants, les parfums forts de l'iode aux déplaisants hoquets d'un après Hergé trop contestable à mon goût…
Un jour un goéland magnifique m'a offert une de ses plus belles plumes en me conseillant vivement de me délester de mon amertume sur une plage du Cotentin et d'en relater les origines dans un livre dont les motivations peuvent être lues page 16.
EN LIBRAIRIE DEPUIS LE 6 FÉVRIER
Comment exister entre un père officier de cavalerie et un oncle célèbre, tous deux ombrageux et susceptibles, peu portés par l’esprit de famille et l’amour des enfants? Comment, lorsqu’on dessine soi-même, survivre dans l’ombre du créateur de Tintin? Trente ans après la mort d’Hergé (1907-1983), son neveu livre sa vérité. Pour la première fois, il évoque le destin contrarié de son père, ses relations houleuses avec Hergé, entre affection et fâcheries – mais aussi la succession mouvementée du dessinateur. Reposant sur nombre de lettres et de documents inédits, tel le journal de la première épouse d’Hergé, un témoignage politiquement incorrect, entre tendresse et révolte.
Édité par les Éditions l'Archipel, le livre a été préfacé par Stéphane Steeman. Il a été présenté en avant-première à Bruxelles, à la librairie Filigranes, le 13 février.
Vidéos: http//:vimeo.com/59723505
www.youtube.com/watch?v=SIg7lL3HYJM
Un oncle nommé Hergé - 376 pages - 21 € (France)
www.editionsarchipel.com
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